4 mars 2007

La vie des livres

Mon premier exemplaire de "Orgueil et préjugés" de Jane Austen a une histoire. Imprimé à New-York en 1940, acheté en 1991 chez un bouquiniste d'Istambul, près de l'université de Galatasarai, où un touriste anglais ou un étudiant s'en était sans doute débarrassé très volontiers, tant l'illustration de couverture est vintage, lu sur une plage turque, rapatrié en France, rescapé de différentes innondations et séismes domestiques. Au point où nous en sommes, c'est pour la vie.

15 commentaires:

Anonyme a dit…

Ce livre a eu bien de la chance de vous rencontrer.
La Sudiste

Briconcella a dit…

Moins que moi de vous relire (je suis contente de votre retour).Et si on essayait d'écrire comme dans Jane Austen? Je demande ce jour à mes gens de seller un cheval pour vous porter ces quelques lignes. Elles vous convaincront, j'espère, de tout le plaisir que j'ai à votre discrète et pénétrante présence.

Regardeuse a dit…

Mes bien très chères amies,

Il ne suffisait pas que nos échanges épistolaires soient de bonne facture, j'apprends avec une stupéfaction difficilement contenue mais non moins grandissante qu'ils devront dans un avenir proche revêtir les atours d'un langage châtié.

merdalor, me voilà bien...

Anonyme a dit…

Wholton Crest, ce jour
La diligence me livre un billet de votre estimée soeur que j'ai eu l'infini plaisir de lire en contemplant mon jardin de toits de zinc innondés de soleil, qui fait augurer des proches plaisirs du printemps.Ces échanges me sont un bonheur constamment renouvelé et je vous prie de ne point cesser.

Regardeuse a dit…

Je suis fort aise d'apprendre que mon estimée soeur s'épanche en ces lieux. Ceci explique sans ambiguité aucune qu'elle ait déserté les miens : c'était pour mieux se consacrer à votre discours. Un irrépressible désappointement toutefois me tenaille : que fut doux le temps où ma soeur de sang aimait à laisser les effluves de son sillage en ma modeste demeure. Fi de toute jalousie cependant ! Un si vil sentiment ne trouverait place en mon coeur. Croyez-moi, je vous en conjure.

N'empêche que : merde !! elle papotte chez vous et pas chez moi ?! ch'uis dégoûtée.

Ne soyez point heurtée chère Briconcella par ce langage que je m'amuse céans à manier ; il est, m'a-t-on dit, celui de l'avenir. Fasse le Ciel que cette bien triste vision ne devienne réalité, tant que Dieu nous prêtera vie à tout le moins.

Il n'est de bonne compagnie qui ne se quitte et me voilà contrainte à vaquer à mes affaires. Le coeur lourd, mais riche de ces échanges qui sont à mes jours...euh... ce que les croquettes sont à ma chatte : incontournables (mouais... ça l'fait pas hein ?!!!).

ps : mine de rien, je viens de remettre Jane Austen à l'endroit dans sa tombe ;-))

Briconcella a dit…

Fi! Je n'escomptais point troubler ainsi votre félicité familiale et suis fort marrie (ça s'accorde?) de comprendre que le "vous" a été compris de vous comme "votre estimée soeur", et non point comme "votre estimée famille toute entière".Cela m'est un grand plaisir de savoir que des personnes de qualité savent manier le beau langage, pour lequel j'entrevois de tristes lendemains. Mon estimé fils m'a ainsi résumé l'an dernier la tragédie "Phèdre":" C'est moisi grave. C'est l'histoire d'une meuf qui tape sa crise pour un mec".

Regardeuse a dit…

Une pensée traverse mon esprit ("aisément, ajouterait une perfide Sudiste, vu que rien ne l'encombre") : je songe avec un léger effroi à la réaction que pourraient produire sur notre bien chère Léna nos billets par vaguemestres déposés en ces lieux...
Léna a une passion affichée pour notre chère disparue Jane... Ne se sentira-t-elle pas outragée ? Je frémis à la seule pensée que mes indomptables incartades à la bienséance ne nous la déphosphatinent...

Je vous prie instamment, Chère et douce Léna, de ne prendre tout cela qu'avec la relativité dédaigneuse que mérite ma légèreté.

Mon insolence n'est due qu'à ma jeunesse. Cela n'est pas une excuse, mais peut-être une explication qui me fera trouver grâce à vos yeux ?

Bon, allez, sérieux, faut qu'j'bosse ;-) Ciao ciao les girls.

Regardeuse a dit…

Jeune, j'étais envoûtée par l'amour de Phèdre pour son beau-fils (Hippolyte).
maintenant, je me dis juste qu'être pré-ménopausée n'a pas dû l'aider à rester sereine.
Dans le rôle d'Oenone, j'avais vu (mais pourquoi les noms m'échappent-ils toujours bon sang ??? celle qui jouait la première vipère au poing ? Mais si... dont Le Luron se fichait avec bêtise). Et autant maintenant Phèdre me semble pathétique (dans le sens de "paumée") autant Oenone a gardé toute mon admiration.
Bon, je poste sans relire, vous effacez à l'arrivée.

Anonyme a dit…

Dans mon humble logis inondé cet après-midi d'une douce lumière tamisée qui se reflète sur le bois patiné, je ne peux qu'apprécier l'excellent style littéraire qui a revêtu par magie votre carnet épistolaire d'un halo spirituel dont le charme ne fait que rehausser l'extrême plaisir que j'ai à vous lire.
La Sudiste en extase

Regardeuse a dit…

Briconcella ! Léna ! La Sudiste !!
A TABLE !!!!!

Anonyme a dit…

me laisserez-vous seulement le plaisir de vous lire,
à défaut de savoir aussi bien vous écrire ?
nb. Alice Sapritch ?

Regardeuse a dit…

Ouiiiiiiii !!! Oenone était Alice Sapritch !! Une Oenone parfaite. J'ai revu Phèdre avec... (allez, ça recommence, comment elle s'appelle... Blanc ! Dominique Blanc !) et j'ai été déçue comme rarement je l'ai été ; emphatique, dénoyautée, des airs de pleureuse disproportionnés. Dominique Blanc est une bonne actrice mais le metteur en scène a souhaité une Phèdre chougneuse et paumée. Hormis ma déception, c'est surtout l'agacement qui a gagné du terrain.

Anonyme a dit…

Mansfield Park (Quelle prétentieuse je fais!)

Une rumeur malveillante et scandaleuse vient juste de me parvenir, vous vous amuseriez comme de petites folles et vos propos se répandent dans tout le pays et au delà des frontières. Ne dites plus un mot, ne communiquez rien, même en confidence, jusqu'à ce que cette affaire soit proprement étouffée.
Vous êtes d'excellentes créatures et dans mon fort intérieur, je vous trouve irrésistibles, mais... mais... mais...

Je demeure à jamais, mes chères amies, votre affectionnée,
Léna

Le domaine étant à plusieurs jours de diligence, j'arrive à brides abattues, mais bien trop tard...

Regardeuse a dit…

Oh que j'ai ri !! J'imagine Léna sur son canasson, essouflée, le cheveux en épi "quel émoi, vous devisiez sans m'y avoir conviée !". C'était une après-midi "oxygène" (elles sont rares au bureau ces derniers temps) et ce délire épistolaire a été pour moi une fenêtre ouverte sur le ciel bleu.

Anonyme a dit…

Je vous comprends, rien de plus délicieux qu'un moment volé.