Ce doit être la période, les premisces de Noël, qui m'ont donné envie de sortir mes livres d'enfants de la plus haute étagère et de les relire. Je n'ai jamais déménagé sans eux, et j'ai eu raison. C'est un trésor de souvenirs.
29 nov. 2006
Chère Caroline
J'aimais tant le petit chat blanc aux yeux bleux, qui louche dans les situations graves. J'ai attendu longtemps mais j'ai fini par l'avoir dans la vraie vie, exactement le même!
Jouer au badmington sur la lune, avec les astéroïdes...Ce n'est pas Martine qui aurait fait ça. Trop peur de salir ses socquettes blanches.
Martine [oups! Affreux lapsus! Caroline, bien sûr] est comme ça: elle pilote la fusée tandis que les garçons, à l'arrière, tapent le carton. Il doit aussi y avoir des bouteilles de Champomy planquées sous la table. Chez Caroline, ce n'est pas un problème, pourvu qu'on s'amuse. Le père des Carolines, Pierre Probst, n'est plus de ce monde. J'aurais dû lui écrire à quel point ses livres m'avaient enchantée. Aujourd'hui, la collection existe toujours, mais ce ne sont plus tout à fait les mêmes illustrations, et plus vraiment la même chose.
28 nov. 2006
Poucette
Ici, Poucette a été récemment kidnappée par un hideux crapaux qui l'a fiancée d'office à son fils buboneux. C'est terrible. Mais non, finalement. Poucette est si jolie qu'elle a beaucoup d'ennuis avec les hommes, mais elle a aussi beaucoup d'amis. Comment résister au chapeau en fleur ? Et à la robe en coquelicot ? Un papillon la convoie en lieu sûr. C'est fini ? Non, bien sûr.
Poucette est recueillie par une musaraigne. Malheureusement, sa bienfaitrice en fait trop. Elle invite son voisin Monsieur Taupe et lui offre Poucette en mariage, pour son bien, naturellement. L'hiver approche. Il a une belle pelisse en fourrure noire. Bientôt, les noces seront célébrées, et Poucette passera le restant de ses jours murée sous terre. C'était dur, ce passage. Il suffit de regarder Monsieur Taupe une fois, à 5 ans, pour comprendre qu'une femme doit toujours avoir son indépendance financière, même Poucette.
Heureusement, Poucette a soigné en cachette une hirondelle blessée. C'est elle qui, une fois remise, propose à Poucette de se tirer vite fait de l'autre côté de la mer, là où il fait toujours beau, là où poussent "des forêts d'orangers et de citronniers", et des princes de toutes les tailles. C'est vrai: quand tout va mal, il y a toujours un ailleurs. Depuis, j'aime toutes les hirondelles.
Copyright: Edition O.D.E.J. Paris, 1964, en accord avec les Editions Fratelli Fabbri, Milan.
Ondine
Est-ce le conte de fées qui marque les vies, ou, au contraire, est-ce que l'on reconnaît dès l'enfance, dans un conte de fées, quelque chose que l'on pressent à venir pour soi ? Ondine, la princesse du fond des mers - et non la Spice Girl qu'en a fait Disney - m'a accompagnée à partir de 7 ans comme une menace lointaine mais très personnelle. D'abord, il y avait la sorcière. Quand je pense sorcière, je pense à celle-ci. Pas vraiment méchante, juste laide et cynique. Celle qui achète la voix divine d'Ondine en échange du philtre qui transformera sa queue de sirène en jambes d'humain. On ne comprend toujours pas pourquoi Ondine fait un tel sacrifice pour rejoindre sur la terre un prince qu'elle connait à peine, qu'elle a juste sauvé de la noyade, et qui finira par épouser, c'est bien normal, une princesse de chez lui, plutot qu'une muette mélancolique sortie de nulle part. La sorcière l'avait prévenue : elle souffrirait beaucoup.
Pourquoi l'image est-elle déchirée ? Parce qu'Ondine a failli ne pas survivre à une inondation du voisin du dessus. Que d'eau !
27 nov. 2006
Un chat pirate
Celui-là n'est pas vraiment un livre d'enfance, mais un coup de foudre. A 18 ans, je suis allée vivre en Angleterre. C'est là que j'ai découvert des livres pour enfants d'une beauté inouïe, de véritables oeuvres d'art, un style que l'on ne connaissait pas encore en France. Je n'avais plus l'âge, mais j'en achetais, pour le plaisir, et je n'ai pas résisté à l'histoire d'un chat-pirate, "The ship's Cat" de l'illustrateur Alan Aldrige et de Richard Adams (Editions Jonathan Cape, copyright des illustrations: Aurelia Enterprises Ltd). Il n'est plus dans le commerce, et j'apprends sur des sites de collectionneurs qu'Alan Aldridge a été l'illustrateur des Beatles ! Je ne le vendrai jamais.
Alcestis est donc un chat-corsaire, au service de sa majesté Elizabeth I. Il traque les navires espagnols et joue des griffes durant de splendides batailles navales. Evidemment, c'est une vie un peu risquée. Il est capturé et jeté en prison.
Pas pour longtemps. Le chat anglais étant nettement plus futé que le chat espagnol, en ces temps-là, il vole les clefs du fort et s'enfuit après une sanglante echauffourée avec le gardien.
Alcestis reprend la mer, à son compte, cette fois-ci. Il s'empare de fabuleux trésors, de coffres remplis à ras bord de bijoux, et les offre à sa reine. Bien joué. Elle le fait Lord. Alcestis prend sa retraite et s'installe dans un manoir, où il devient gras et respecté, entouré de ses chatons, petits-chatons, et arrière-petits-chatons.
So chic
26 nov. 2006
Le bug
23 nov. 2006
Boulangeries
Cette boulangerie de mon quartier, ci-dessus, (photo penchée), n'est plus une boulangerie. C'est un hôtel de charme. Je ne plaisante pas. Depuis que le boulanger a vendu, l'immeuble entier a été racheté par des investisseurs. Le bureau de la réception se trouve sur l'emplacement des pains au chocolat et des éclairs, que j'ai bien connu. Les devantures du vieux-Paris étant protégées, elle est restée en place, mais c'est tout. La seconde boulangerie (photo dessous) n'est plus, non plus, une boulangerie. C'est un magasin de mode, très cher. Voilà ce qui arrive quand on vit dans un quartier dont personne ne voulait, à cause des rats et des cafards, des murs décrépis, et qui se retrouve promu quartier à la mode. On l'a eu tout à nous pendant vingt ans. Un chanteur célèbre vient de s'installer dans l'immeuble qui fait face au nôtre. Nous n'en avons plus pour très longtemps.
21 nov. 2006
La mosaïque
Ce n'est pas un carré Hermès. C'est une mosaïque de photos de fleurs, réunies par Turquoise Bleue, sur Flickr, et ça s'appelle "Friendships". Aucun des participants ne se connait mais tous se fréquentent, sur internet, et ont lié connaissance voire amitié à travers leurs photos. Beaucoup ont laissé des petits messages sur l'oeuvre (promener la souris sur la photo pour les voir). Si j'étais Hermès, j'en ferai un carré de soie.
19 nov. 2006
Au video-club
Il manquait à ma collection de Mes Commerçants. Le jeune homme si gentil du vidéo-club, toujours de bon conseil, toujours cool, qui vous met de côté le DVD que vous attendez depuis trois semaines. Là, il vient de couper ses tresses. Il doit y avoir de grands changements dans sa vie.
16 nov. 2006
Le bronzier
Dans notre immeuble, au rez-de-chaussée, se trouve l'un des derniers bronziers de France. On dit bronzier, et non bronzeur, pour les artisans du bronze. De ses ateliers sortent des Victoires en bronze pour les musées et des copies d'horloges Louis XIV (et successeurs) pour les émirats du Golfe. Les affaires ne marchent plus très fort, je crois. Parfois, quand la porte des réserves est ouverte, je salue les bustes des hommes célèbres qui attendent d'être reproduits en bronze, sur une étagère. J'ai eu une fois l'occasion de rentrer dans les caves de l'atelier. Je me suis mordu les doigts de n'avoir pas de caméra. Devant moi, j'avais tout un peuple de statues: des Jules Ferry, des Blum, des Mozart, des Républiques et beaucoup de bienfaiteurs de l'humanité. Autrefois, les mairies étaient de grandes clientes, pour les places de villages. Mais le bronze, c'est cher, difficile à entretenir, comme la soie ou le cachemire. J'ai peur que le peuple des statues, dans les caves, finissent un jour en automobiles chinoises ou locomotives indiennes, fondues pour la prosperité économique.
13 nov. 2006
Mes nouvelles cartes de visite
Commandées sur Moo (www.moo.com) qui vous permet de composer 100 mini-cartes (des micro-cartes, attention) illustrées, au verso, de vos photos si celles-ci sont déposées sur la base de photos en ligne Flickr (www.flickr.com). Vous avez droit à jusqu'à 100 photos différentes, pour 20$ (4€ de frais de port). Je suis séduite: l'outil pour les composer en ligne est très simple. Il suffit d'éviter les photos un peu sombre et de cadrer sur des détails frappants.